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Ship breaking: 1ere récolte

Oudine EDES, 30 ans, shipbreaker
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Oudine EDES, 30 ans, shipbreaker › Voir la série Shipbreaking

Ben je pensais pas en voir autant... J'ai réussi à me faufiler par le bord d'une compagnie, et en restant au bord de la mer, ben pas de problèmes de managers qui disent régulièrement non quand ils me voient débarquer a l'entrée des yards. C'est assez impressionnant toutes ces fourmis au travail de découpe manuelle, avec chalumeaux, mais aussi marteaux et burins... Les gars sont plus protègés que je m'y attendais, et portent assez souvent bottes, gants et lunettes, surtout pour les découpeurs au chalumeau. Comme je le pensais, sur 4 pellicules, je ne fais qu'une photo au 50mm, le reste étant au 35mm, et quelques photos au Blad. Un gros bruit de métal et j'ai tout juste le temps de photographier une énorme éclaboussure, venant du détachement d'un énorme pan du tanker iranien…

Impressionnant aussi les porteurs de plaques des cloisons des bateaux, car elles font une dizaine de m2, et ils sont une douzaine pour les soulever, dans une ambiance de Ooh hisse à la bangladi... Finalement en suivant les porteurs, je me ferai capter, et décide donc de photographier la rue bordant la mer: une multitude de shops vendent de tout et n'importe quoi, de la plaque de métal aux bouées, en passant par les radars, chaînes, gilets, boussole, ancre énorme, fils électriques…

A bout de pellicule, je décide de rentrer, sous la pluie et dans les embouteillages. Autour de notre bus, ce n'est que camions transportant plaques et autres barrières de bateaux. Vraiment intéressant, cette industrie... Même si avant de prendre le bus, mon enthousiasme en prend un coup quand je me retrouve entre 2 uni-jambistes. Deux d'un coup, c'est un peu trop pensai-je: un accident de train pour l'un, et Oudine EDES, 30 ans, uni-jambiste depuis 16 ans après un accident sur les chantiers de recyclage de bateaux. Car bien sur ici comme dans de nombreux pays asiatiques, on y emploie des enfants, mais pas tant que ça: le travail y est trop dur ou trop dangereux.

Voila, je pourrais presque repartir, mais je manque de portraits au Blad, de noms, d'anciens et, ultime objectif, aller à l'intérieur du super tanker iranien... ce qui n'est pas du tout gagné. Mais bon, avec mon charme légendaire...

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