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Paradoxal boddhi tree

Boddhi tree de Bodhgaya › Voir la série (Free)Tibet#3:Culture

Ben je sors peu à peu du gaz, et je me surprends à beatboxer, ce qui est plutôt bon signe. De même, mon oeil s'accroche de nouveau un peu partout comme avant, perpétuel insatisfait. Copie de mail à une amie: Rapide bilan: globalement, pour l'instant, l'Inde m'a apporté quoi ?

  • une confirmation de ma reconversion en tant que photographe, et advienne que pourra,
  • et surtout, à la moitie du trip maintenant, une volonté de me plonger davantage dans diverses voies (bouddhisme, végétarisme) et d'en explorer d'autres (tao, vipassana, etc...)
  • une confrontation surtout je crois avec la mise en pratique d'une compassion universelle, et d'une certaine équanimité.
  • une recherche de moi-même, s'il existe, une sorte de moi en tous les cas, où je serais à l'aise dans mes actes, paroles, pensées. C'est pour ça que je laisse tomber veto un temps... quitte à y revenir un peu après, à mi-temps ou comme avant, par ci par là.

 

A Bodhgaya, il y a un descendant du boddhi tree où Gautama avait atteint l'illumination. Un mélange de déception et d'étonnement m'attendent sous le vieil arbre: d'un coté il est emprisonné par une énorme cage de grès et soutenu par des béquilles pour ses plus longues branches; de l'autre coté, le lieu dégage une certaine énergie, ce qui pouvait difficilement en être autrement avec le nombre de personnes qui y méditent chaque jour. Je me fais donc une petite séance mais en écrivant, et en tournant le dos à l'arbre.

Mes pensées ? Je n'aime pas l'inaction. L'homme non plus d'ailleurs, ou alors ça lui donne des TMS et autres maladies. C'est peut-être d'être bélier. On fonce et on réfléchit après, parfois avec un mal de crâne. On se lance dans plein de trucs, de voies, souvent trop. On s'éparpille. C'est bien, ça permet de connaître un peu de tout. Ce qui est moins bien, c'est que ça permet de connaître un peu de tout. Je vais me remettre à la photo ici, ce que je fais depuis 5 ans ou plus. Inutile de perdre mon temps ici à essayer de méditer, ce que j'ai toujours du mal à faire ou pas comme on devrait. Je préfère finalement essayer d'aider à mon niveau. C'est peut-être le trop plein de moines, de bouddhisme, ou l'étrange intuition que je perds mon temps avec ça, ou en tous les cas avec tout ce qui est rituels (récitations de mantra, visualisation de déites etc). Exit donc le bouddhisme tantrique ? Je dirais même exit donc toute forme de pensée, acte, religion, philosophie... où l'on n'est pas libre, où l'on doit faire ceci, faire cela etc... Je redeviens comme avant. Je reviens à la vie, la vraie. Je continuerai donc à prendre des idées à droite et à gauche, lentement; je ne crois pas avoir besoin de m'encombrer à réciter des mantras auxquels je ne crois pas. Ce n'est pas naturel pour moi. Maintenant je comprends mieux mon mal-être quand on me demandait: es-tu bouddhiste ? un peu comme si on demandait tu es de droite ou de gauche ?, sans vouloir parler des ridicules gueguerres que se livrent les divers clans bouddhistes…

Je suis heureux que cette révélation ait eut lieu ici même, un peu comme si Bouddha m'avait soufflé à l'oreille que notre voie est unique, et que c'est un chemin que nous traçons seuls, et que l'on ne doit pas s'obliger à... si on ne le sens pas. Finalement, je sors de ma bronchite salvatrice plus naturel, notamment au niveau de mes prises de vue, où j'avais commencé à trop réfléchir, et à ne plus assez sentir. Je n'aime pas cet homme en moi qui réfléchit trop, n'est pas assez en contact avec ses sensations. Ce scientifique de base, pourri par une éducation presque sectaire du style si c'est pas scientifique, c'est sans doute faux.

J'en reviens donc à mon maître mot: le naturel !

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