Moins de trois semaines. Trois petites semaines. C'est le temps qui reste avant la mise à mort du projet sasabudi. Enfin en théorie, car le connaissant, il va à la fois réussir à se débattre et me glisser entre les bras, comme une anguille gluante. C'est que, même au soir du 21 septembre, je crois que je n'en n'aurai pas tout à fait fini avec ce projet. Du retard, pour commencer, à rattraper, comme des dizaines de bébés anguilles à rattraper une par une. De l'imprévu, aussi, puisque je n'ai commencé les illustration qu'au J077... Vais-je rattraper aussi les 77 premiers jours ? C'est ce que je pensais au début, mais finalement je ne crois pas. Déjà les textes ne doivent pas trop coller, enfin, même si je peux toujours finir par trouver une idée d'illustration, mais c'est surtout que je suis déjà ailleurs, à penser à d'autres projets, autre chose que ce qui est devenu une sorte de routine. On dirait que je fais déjà la rubrique nécro du sasabudi, et c'est pour ainsi dire presque ça: j'y ai pris et appris plein de trucs, mais j'ai besoin et envie d'aller voir ailleurs, et pas que en Chine ou au Japon. Oui: je dois tuer le sasabudi, avant qu'il ne me tue, m'écrasant sous son poids, vampirisant mes dernière minutes de journée, de soirée ou de nuit, s'invitant dans mes rêves ou cauchemars, squattant mes week-end et jours fériés, effaçant mes possibilités ou envies de vacances... Mon dieu, dit comme ça, je crois bien qu'on peut dire l’indicible: j'ai mis au monde un monstre ! Quelle horreur, et, à la fois , les progrès qu'il m'aura fallu faire pour le combattre et le vaincre, auront sans aucun doute été bénéfiques, me permettant alors d'envisager de m'attaquer à un autre monstre ou une multitude de petits monstrouilles, globalement encore plus gros, plus visqueux, plus sournois, plus imposant etc etc... en un mot : plus monstrueux...
légende : un homme vient de tuer un monstrueux géant, mais ce n'était que le petit d'un mostre bien plus gros, dont on ne voit que le tentacule de poulpe géant
