Les étapes de la gravure sur bois: Astroboy
Dessin et encrage
On fait un croquis original sur papier japonais fin ± transparent.
L'encrage peut se faire au pinceau, technique qui se prête bien à la gravure en général, et qui est traditionnellement utilisée pour les peintures servant de base aux estampes japonaises.
Ne pas hésiter à faire de larges aplats de noir, éviter de faire des traits trop fins que l'on ne pourrait pas graver (mais cela dépend de votre dextérité lors de la gravure et de la finesse/densité du bois). Cette étape peut être encore assez imprécise et laisser libre cours à la gravure proprement dite, ou au contraire être très précise et permettre de suivre vraiment les traits lors de la gravure, ce qui se faisait traditionnellement, puisqu'en général, le peintre japonais et le graveur étaient deux artistes différents.
Une fois l'encrage terminé, ne pas oublier l'encadré, le cas échéant.
Gravure
Le bois: on peut débuter avec du contreplaqué "japonais" spéciale gravure, (bois plus fin que du contreplaqué de base), mais on peut aussi recycler du vieux bois. Les essences de bois sont plus ou moins dures, ligneuses. Typiquement, les gravures sur bois japonaises utilisent du bois de cerisier de montagne en plaque assez épaisse (impression sans presse), que l'on gravera sur les deux faces. Il doit y avoir autant de plaques gravées que de couleurs, même si on peut parfois graver deux petits éléments de deux couleurs différentes sur une même face de plaque, en faisant deux encoches pour repérer le placement su papier.
La plaque de bois peut être poncée finement pour gommer les défauts éventuels, et recevoir une fine couche d'huile de lin pour durcir un peu le bois (facultatif, à faire avant la gravure).
Les gouges: investir dans des gouges de qualité comme les Pfeil, qui pourront servir aussi pour la linogravure. L'élément de base est le couteau, servant à suivre parfaitement les contours.
La méthode traditionnelle japonaise a ici été ± reproduite: collage de l'image peinte à l'envers (pour l'Astro, j'avais déjà fait un vrai dessin sur papier 300g, j'ai juste imprimé une copie inversée, un peu plus grande que l'original, que j'ai collé à l'endroit, car pas assez transparent). Puis on grave directement en découpant l'image d'origine qui sera donc détruite.
On peut ainsi être très précis, ou se détacher de l'image d'origine pour utiliser toute la panoplie d'effets offerts par la gravure sur bois
Ici, le contreplaqué japonais ne suffit pas à reproduire des très petits détails: des petits bouts se décollent.
Une fois la linogravure terminée, on enlève le restant éventuel de papier en le diluant à l'eau.
Impression manuelle
Le rouleau encreur: après avoir déposé l'encre à l'eau sur une plaque de verre (planéité, nettoyage facile), on la répartit rapidement avec une spatule, et on la chauffe /répartit en faisant des va-et-vient (ou juste des vient), jusqu'à entendre un "freuchttt-freuchttt" caractéristique indiquant la bonne quantité d'encre. Tout cela pour homogénéiser la quantité d'encre sur la plaque de verre, et donc sur le rouleau, et donc sur la gravure. Traditionnellement, les estampes japonaises utilisent de l'encre de chine ou des pigments colorés complétés avec un peu de colle de riz, répartis sur la planche avec des petites brosses souples (évitant de rayer le bois)
L'impression typique de la technique des estampes japonaises se fait:
- manuellement, sans ces grosses presses d'imprimerie ou de gravure (lourdes, coûteuses, volumineuses)
- à l'aide d'un baren, disque plat comportant une poignée tressée en feuille de bambou
- sur du papier tellement fin que l'on voit à travers l'encre adhérer au papier, ce qui permet de voir l'évolution (parties mal imprimées) et d'insister sur certaines parties et donc de nuancer les tons
Voir aussi la création d'une estampe japonaise traditionnelle
